Réflexion éthique et institutionnalisation de l’éthique.
Revue ETHIQUE & SANTE. (2011) Volume 8, numéro 3 – Pages 125-131
Site de la Revue Ethique & Santé
Auteurs :
C. Dekeuwer, PhD (1) – R. Chvetzoff (2) – C. Clouzeau(3) – N. Kopp, MD(4).(1) Université Jean Moulin Lyon 3 – Faculté de Philosophie. 1 rue de l'Université, 69007 Lyon.
(2) Cabinet LATITUDE SANTE. 6, place Boyrivent, 38460 Trept.
(3) Espace Santé, 2 rue de la claire, 69009 Lyon.
(4) Espace éthique Rhône Alpes - Hôtel Dieu, 69002 Lyon.
Résumé :
Réflexion éthique et institutionnalisation de l’éthique.
On assiste depuis 2002, en France, à une réorganisation du secteur de la santé pour une
meilleure coordination et une qualité de la prise en charge des usagers. Dans ce contexte, on
demande aux professionnels d’organiser, de mettre en œuvre et d’évaluer une démarche
éthique.
Celle-ci devient alors un objet d’évaluation requis par la procédure de certification de la HAS
et les évaluations externes des établissements médico-sociaux de l’ANESM. L’éthique devient
obligatoire, et on lui applique la logique de la démarche qualité. Ceci est-il compatible avec
les exigences d’une réflexion éthique ?
Comme la démarche qualité impose des impératifs de rationalisation pour une meilleure efficience
de l’organisation, la démarche éthique ne risque-t-elle pas d’être réduite à une simple variable
d’ajustement conduisant à la mise en œuvre de recommandations ou d’avis « certifiés éthiques » ?
Nous proposons ici de questionner cette démarche en identifiant deux dimensions de l’éthique
rétives à toute institutionnalisation : l’exigence de pensée et l’éthique du soin.
Mots clés :
Ethique (aspect institutionnel) ; Réflexion éthique ; Haute Autorité de Santé ; Certification ; Ethique du soin